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100 ans de passion balnéaire

Publié le 26/05/2023

1913-2013
100 ans de passion balnéaire au Lavandou

Alors que depuis le 12ème siècle le Lavandou était une section sous la tutelle de Bormes, une révolution était en marche depuis 1890 avec l’arrivée de la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) desservant sur 233 km les petites gares du littoral dont Cavalière, la Fossette...La mutation prendra corps avec les premiers touristes de la haute aristocratie parisienne et les artistes provisoirement inconnus débarquant au Lavandou, hameau exilé par la bourgeoise borméenne au rang  de pêcheurs ligures et paysans piémontais migrants. Les premières villas se construisent à Saint-Clair et Cavalière encore sauvages et les hôtels suivirent assez rapidement. Le petit train qui cabotait chaque jour de Toulon à Saint-Raphaël ramenait de pleins paniers de primeurs, de fleurs et de cannes. En 20 ans, la population passe ainsi de 350 à 770 habitants  avec une certaine opulence, créant un sentiment d’inquiétude parmi les borméens en place depuis le XVème siècle. A cette vitesse le Lavandou  risquait de supplanter la suprématie de Bormes, poussé par la montée du tourisme et l’arrivée massive d’ouvriers agricoles, pêcheurs, terrassiers issus de l’immigration italienne. L’idée d’une division administrative faisait déjà son chemin de part et d’autre. Entre 1907 et 1913 des échanges assez vifs entre belligérants tournaient surtout autour de l’argent que le Lavandou pouvait tirer de sa situation maritime et Bormes de sa tutelle. C’est que cette séparation prive Bormes d’une bonne partie de la recette alors que le Lavandou lui réclame de plus en plus d’infrastructures que sa tutrice rechigne d’entreprendre. Dès lors l’émancipation du Lavandou est une question de temps et de… politiques devant tant de divergences économiques. Le 11 avril 1909 le conseil municipal de Bormes prend acte de la situation incontrôlable et demande le détachement du Lavandou en commune avec ses charges, dettes, obligations de subvenir à sa croissance… restait à fixer les limites de cette nouvelle commune sous la surveillance du préfet qui mandate alors des experts. Celle-ci héritera, sur 1 km de profondeur, de toute la côte du ruisseau de Pramousquier à celui de la Vieille, ce qui intéressent vivement les modestes possédants de terrains en bordure de mer,  devenant d’un seul coup plus riches que certains nantis de Bormes (alors que l’impôt sur le revenu n’existe pas encore). Aux nouvelles  limites de la commune de Bormes la résistance s’organise pour rester borméens. C’est le cas de la Grande Bastide où une pétition circule jusqu’au Conseil Général du Var, dont il est réclamé l’arbitrage, afin de faire barrage aux appétit lavandourains. Le ministre de l’Intérieur s’en mêle, sous l’impulsion du Conseil d’Etat, remettant en cause le principe de l’indépendance du Lavandou. Finalement le 11 août 1907 le Conseil Municipal de Bormes donne son accord sur le découpage  et une loi est publiée le 20 mai 1913 au Journal Officiel érigeant en commune  la section du Lavandou. Le 25 mai 1913, Raymond Poincaré, président de la République, promulgue la loi. La population du Lavandou est alors composée de 970 habitants.
En juillet, le premier maire, le Docteur Paul Reynaud, est nommé alors que la première guerre éclate faisant péricliter la toute jeune commune. Ce n’est que l’avènement des congés payés de 1930 qui la sortira de sa torpeur. En 1942, l’armée italienne qui était déjà un peu chez elle occupa le Lavandou jusqu’en 1944. Pas mal de nos villages provençaux sont d’ailleurs jumelés avec des villages italiens
Avec le recul et dans le populisme actuel, il est plaisant de constater le rôle joué par l’immigration italienne qui s’est intégrée dans la population locale, reléguée en bord de mer par la grande bourgeoise borméenne, campée sur son rocher et tournée vers le fermage agricole plutôt que la mer. L'invention du "cheval vapeur", l’intuition [ et aussi le travail ] des migrants italiens a transformé le paysage économique du Lavandou. L’atavisme se retrouve de nos jours entre les deux communes dont la rivalité est toujours d'actualité malgré une population de 5.356 lavandourains, en grande partie multi-européenne. Le 25 mai 2013 le Lavandou a fêté son centenaire pour commémorer son indépendance dans l'indifférence borméenne.

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